ARTICLE
Encourager la
coopération mondiale
En 2021, l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu’OIE) a continué à favoriser la coopération mondiale pour aider ses Membres à relever les défis « Une santé » tels que l’antibiorésistance et les zoonoses.
Ouvrir la voie à une meilleure approche multisectorielle : le cas du Cambodge
L’antibiorésistance, ou résistance aux agents antimicrobiens (RAM), est un parfait exemple de défi de santé publique qu’il faut relever grâce à la coopération et à des partenariats solides entre les pays, les régions et les secteurs d’intervention. Lorsque des bactéries dangereuses deviennent résistantes aux antibiotiques, elles peuvent se propager dans les populations humaines et animales ainsi que dans l’environnement, entravant nos interventions thérapeutiques et causant la mort sur leur chemin.
Pour faire face à cette menace, le Cambodge a approuvé un plan d’action multisectoriel en 2019. Cependant, les difficultés à assurer une coordination efficace ont compromis sa mise en œuvre. Pour aider le gouvernement à créer des mécanismes favorisant une approche Une seule santé, l’OMSA, en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a apporté au pays une expertise technique et facilité l’accès aux ressources financières.
Par l’intermédiaire du Fonds fiduciaire multipartenaires contre la résistance aux antimicrobiens (MPTF), les trois organisations collaborent désormais également avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) afin d’améliorer la gestion des agents antimicrobiens et les stratégies de communication qui permettront de mener à bien la mise en œuvre du plan d’action intersectoriel pour combattre la RAM au Cambodge.
Cette initiative a déjà permis d’accroître la sensibilisation aux risques liés à l’augmentation de la RAM. En 2021, un atelier multisectoriel a été organisé au Cambodge pour élaborer la stratégie de communication nationale sur la RAM. Ainsi, plusieurs programmes de sensibilisation ont été lancés lors de la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques 2021, diffusant des informations clés au niveau national et provincial.
2,000
brochures sur la RAM ont été distribuées au Cambodge
Plus de
140 personnes
ont participé à des événements de sensibilisation
%
Renforcer la collaboration « Une santé » à l’échelle mondiale
Afin d’élaborer une riposte plus robuste et inclusive à la RAM et aux autres menaces sanitaires tout en adoptant une approche « Une santé », un partenariat plus solide avec le secteur environnemental s’avérait nécessaire à l’échelle mondiale. Les efforts de l’Alliance tripartite (FAO, OMS et OMSA) pour intensifier ce partenariat ont mené à l’inclusion du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en 2022. La nouvelle Alliance quadripartite a été officialisée avec la signature d’un protocole d’accord.
Ce partenariat élargi accélérera la mise en place de stratégies coordonnées en vue d’améliorer la santé des humains, des animaux et des écosystèmes. Parmi ses premières étapes clés figurait l’élaboration du Cadre stratégique mondial sur la RAM, qui fait progresser la réponse Une seule santé à la RAM au niveau mondial, régional et national. Ce cadre soutient largement la mise en œuvre du Plan d’action mondial contre la RAM ainsi qu’une gouvernance mondiale renforcée pour lutter contre la RAM.
Plus que jamais, nous savons aujourd’hui que nous devons travailler ensemble pour relever les défis multiples et interdépendants posés par la résistance aux agents antimicrobiens, ce qui nécessite une collaboration entre les secteurs, les gouvernements, les disciplines universitaires, la société civile et le secteur privé ainsi que par le biais du système multilatéral afin de promouvoir une approche Une seule santé.
Déclaration conjointe de Monique Éloit (OMSA), Inger Andersen (PNUE), Tedros Adhanom Ghebreyesus (OMS) et Qu Dongyu (FAO)
Une approche « Une santé » plus forte contre les maladies animales
L’initiative « Une santé » est bien plus qu’un simple concept. Il s’agit également de la meilleure voie pour lutter contre de nombreuses maladies zoonotiques, et notamment contre la rage. Le Forum « Tous unis contre la rage » mis en place par l’OMSA, la FAO et l’OMS donne un bon exemple de mise en pratique de l’approche « Une santé ». Pour mettre fin aux décès humains dus à la rage transmise par les chiens d’ici 2030, le Forum coordonne plus de 30 institutions par l’intermédiaire de trois groupes de travail principaux pour :
- faire progresser l’utilisation efficace des vaccins, des médicaments, des outils et des technologies afin de renforcer les systèmes de surveillance ;
- accroître le soutien stratégique et opérationnel aux pays ;
- promouvoir la défense des intérêts et la mobilisation des ressources.
L’Organisation mondiale de la santé animale et ses trois organisations partenaires ont organisé une série de webinaires en 2021 afin de diffuser les recommandations des groupes de travail aux Membres et aux autres parties prenantes.
L’influenza est une autre maladie zoonotique nécessitant une approche « Une santé ». Cette année, nous avons continué à coordonner le réseau d’expertise OMSA/FAO sur l’influenza animale (OFFLU). L’OFFLU collabore également avec l’OMS dans le domaine de la préparation aux pandémies en fournissant des données sur l’influenza zoonotique. Ce partenariat a permis la production de protocoles de diagnostic nécessaires pour guider les politiques de surveillance et de contrôle et pour établir des partenariats techniques avec les laboratoires nationaux.
En renforçant les systèmes de santé animale et humaine afin de les aider à lutter contre les maladies zoonotiques, l’Organisation et ses partenaires montrent à quel point l’approche « Une santé » est une manière concrète et durable de rendre le monde plus sûr.
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